P. Pavan

Les deux formes de DOUTE

Résumé des Commentaires de Vincent PAVAN[1] sur les deux formes de DOUTE

CSI n° 27 du 14/10/2021 (chrono : de -1 :17 :20 à -1 :03 :10)

C’est la réaction de déni des autorités de santé en réaction à la publication dans la presse de deux cas d’effets secondaires très sévères suite au vaccin Covid chez des sujets jeunes qui motivent cette allocution. Sofia est morte à 17 ans d’une embolie pulmonaire massive 11 jours après l’injection et Yasmine, 13 ans, a développé à une cécité brutale le jour de son injection.La publication de cette nouvelle contrarie fortement les autorités de santé parce qu’elles fragilisent la stratégie du « tout vaccin » qu’elle préconisent et même aujourd’hui imposent à la population.

Vincent Pavan appuie sa réflexion sur un ouvrage - devenu un classique - de Robert Proctor, témoin privilégié dans le procès de l’industrie du tabac (tabaco-scpeticisme) aux USA en 1994.Des documents internes à ces industries ont permis de prendre conscience qu’elles avaient théorisé leur stratégie pour contrer la « rumeur » selon laquelle le tabac serait nocif pour la santé… Elle consiste en une manipulation du doute - principe vertueux en Science - destinée à créer une controverse qui pourra s’éterniser,… à leur grand bénéfice.

Proctor démontre que cette stratégie correspond à une perversion - c'est-à-dire une déviation (per-vertere) du but - du concept de doute. Le « doute cartésien » est un des grands outils de la Science. Il a pour but d’écarter les illusions dans la recherche de la vérité scientifique. Il est donc une forme positive et constructive du doute. Par contre, le « doute sceptique » repose sur l’idée sous-jacente que la vérité n’existe pas et doit donc toujours être mise en doute, ce qui ouvre tout grand la voie à la manipulation des consciences.

C’est ce doute sceptique qui a été utilisé par les tabaco-sceptiques de l’industrie du tabac, les climato-sceptique de l’industrie des énergies fossiles et, depuis très longtemps, les « thanato- et iatrogéno-sceptiques » (déni de la mort et des maladies dues aux médicaments) de l’industrie du médicament. Cette dernière utilise délibérément le doute sceptique pour créer la controverse qui lui permet, en attente d’une découverte (impossible) de la vérité, de poursuivre son commerce.

Ce qui caractérise leur discours est (1) leur insistance sur la distinction entre causalité et corrélation (mais toutes les pathologies étant multifactorielles, la certitude totale ne pourra jamais être atteinte) et (2) que, pour atteindre la vérité, il faut « poursuivre les investigations (= « noyer le poisson »).

Dans le cas de Sofia et Yasmine, cette technique (perverse) du doute sceptique est utilisée par les autorités de santé et relayée, sans avis critique, par les médias. L’effet émotionnel de ces deux drames humains, menaçant pour la stratégie du « tout vaccin », est ainsi désamorcé.

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Personnellement, ce qui me choque le plus dans cette histoire, c’est l’inhumanité des autorités de santé, attitude qui va totalement à l’encontre de leur fonction première. Tout se passe comme si la question de la santé et du vécu des individus avait cédé le pas à la toute puissance des statistiques, le meilleur allié de l’industrie du médicament pour faire prospérer ses gains.



[1] Mathématicien (modélisations), maître de conférence à l’université d’Aix-Marseille